lundi 13 février 2012

de la frustration

cette nuit j'ai rêvé,

j'ai plutôt cauchemardé de trop d'humanité.
cette nuit je me suis rappelée à la chair.
cette nuit mes regrets ont mis à mal mes remords.
cette nuit j'ai ressassé l'histoire d'un soir lointain, la seule histoire d'un seul et lointain soir...

cette nuit-là, je reviens à sa porte, juste quelques minutes après mon départ de chez lui pour l'apéro. le temps de réfléchir, le temps de me battre contre le temps.
"ouvre c'est encore moi"!
il m'ouvre, il est déja en pyjam
"je peux dormir ici?" , " je me ferai toute petite promis"
sourire... la porte me laisse passer...
et d'un coup je palpite.

je me couche, je me ratatine près du mur, mon coeur battant la mesure de tambours enfiévrés.
je sens son regard dardé sur moi. je me retourne, toujours en boule, face à lui.
et le jeu commence. le jeu pour lequel j'ai décidé de me risquer...

il est debout à côté du lit. il continu de sourire (mon dieu qu'il est beau!)
il enlève son tee-shirt (fêlure de mon myocarde!)
il éteint. il s'allonge.
moi si bavarde je ne pipe mot: il est physiquement ce que je recherche... merde! (enfin, pas si merde que ça hein, j'm'en doutais qu'c'était une beauté fatale, j'aurais pas joué sinon: "on m'l'a fait pas à moi!!!" tentais-je pauvrement de m'auto-coacher)

sa chaleur envahit les draps... surtout ne pas s'approcher... surtout pas de contact...
les draps sur ma peau deviennent insupportables.

"tout va bien"? demande son souffle sur mon cou.
bien sur que non ça ne va pas! je sais ce jeu. je refuse d'y perdre!
mais un à un mes sens commencent-à refuser mon contrôle...
je me débarrasse de la couette pour toute réponse et lui donne mon dos: surtout pas de contact.

"tu ne réponds pas?" s'imposent soudain de concert ses mains sur mon ventre, son torse contre mon dos, son sexe sur mes fesses, ses lèvres sur ma nuque.
son corps est en béton. une masse rigide et chaude s'emboitant parfaitement malgré le drap qui nous sépare.

je sais les règles. je sais qu'il ne doit rien advenir de plus, qu'il ne faut pas, qu'on ne doit pas.
je sais surtout qu'il sait, et me rends compte à quel point je me suis surestimée:
de pseudo-prédatrice croyant mener son monde, je deviens proie-absolue et mécaniquement controlée.

ça a été quand la frustration fini par m'arracher un soupir, que le froid est revenu...
il s'est écarté doucement.

ne reste sur mes cheveux qu'un baiser résiduel...

moi qui n'ai pas bougé, pas craqué physiquement, je ne dis rien. je ne tente même pas de feindre la gagne, le contrôle, le rire.
ç'aurait été inutile il m'a terrassée le bougre; mis mon désir en pièce.
il le sait. il a gagné c'est tout.
il est temps de ne plus m'offrir qu'à Morphée.

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