ce matin en emmenant l'infantissime à l'école - enfin, en courant vers elle cheveux défaits et dentifrice aux commissures - je fus la spectatrice d'une comédie-dramatique réelle qui dépasse largement la petite échelle de mon quartier.
la voici contée:
après avoir in-extremis propulsé ma descendance échevelée entre les deux battants de la porte de l'école (se refermant à toute vitesse parceque: "madâââââme 8h31 n'est plus 8h30 ") et avoir répondu par retour de pouces levés à ceux de ma naine à travers la vitre, trop contente d'avoir échappé aux foudres du directeur; je m'en retournais essouflée sur le chemin du boulot quand le regard du gardien fixé dehors m'interpella.
en cherchant des yeux ce qu'il regardait tout en agitant les bras, je vis un jeune garçon pas plus haut que 3 cahuettes tenter discrétos de se détourner du très droit chemin de la connaissance.
ce petit amateur de buissons était en effet en train de traverser la route pour échapper à celle des devoirs!
mais c'était sans compter sur le rappel à l'ordre soudé du gardien, de la personne en bel habit jaune fluo des passages cloutés, et d'un père de famille retardataire: tel un filet protecteur à gros sourcils, le petit intriguant fut ramené, in fine et la mine honteuse, devant les portes du sacro-saint lieu d'apprentissage républicain!
j'ai tout d'abord été ravie: ahhhh les Hommes ne sont peut-être pas tous des anti-terriens-je-m'en-foutistes finalement. ce petit récalcitrant a de la chance même s'il ne s'en doute pas!
et ensuite j'ai pensé à ce qui, à cet âge post-couches, pouvait conduire ce minuscule bout d'homme à préférer une journée à errer seul dans la ville plutôt que d'aller jouer au plus balaise avec ses potos des cours de récré.
que pouvait-il bien se passer dans sa vie et sous son crânounet???
il était évident que son entourage ne le méritait pas: j'ai été encore plus persuadée du rapprochement imminent de la fin du monde!
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